Question :
Un frère souhaite s’enquérir au sujet des conséquences des débuts de lunaison qui diffèrent entre un pays et un autre. Il arrive par exemple qu’une personne observe le jeûne du mois de Ramadan en fonction de ce qui a été retenu comme étant le début de ce mois dans le pays où elle réside. Par la suite, elle voyage dans un autre pays où les gens ont débuté le jeûne un jour plus tard que dans son pays d’origine. Il s’avère à la fin du mois, par vision oculaire de la lune, que les habitants du pays de destination vont compléter le mois en trente jours. Or, si cette personne observe le jeûne comme ces derniers elle aura alors jeûné trente et un jour au total. Qu’est-elle tenue de faire en pareil cas : doit-elle rompre le jeûne ou doit-elle jeûner avec les habitants du pays de destination même si ça implique de jeûner trente et un jours au final ?
Réponse :
C’est une excellente question car nombreux sont ceux qui peuvent y être confrontés dans le contexte actuel. La même question se pose d’ailleurs dans la situation inverse. Concernant le cas de figure présenté dans la question, l’intéressé doit rompre son jeûne secrètement car il n’est pas concevable qu’il jeûne trente et un jours consécutifs. Ce trentième jour du Ramadan est en fait pour lui un jour de fête.
A contrario, si les habitants du pays dans lequel il a voyagé observent le jeûne pendant vingt-neuf jours seulement alors que lui n’en a jeûné que vingt-huit, et bien il doit quand même rompre son jeûne avec les résidents et rattraper le jour dont il est redevable ultérieurement.
C’est le même principe qui s’applique dans tous les cas : si, en jeûnant avec les habitants de son pays de destination, le musulman dépasserait les trente jours, il doit rompre son jeûne secrètement. Et si, en jeûnant comme eux, cela implique de jeûner un nombre de jours inférieur à vingt-neuf, il se devra de rattraper plus tard. En d’autres termes, si les habitants du pays dans lequel le musulman a voyagé célèbrent l’Aïd à l’avance (ce qui arrive lorsque l’on réside dans un pays qui a commencé le jeûne plus tard par rapport aux autres et qu’on voyage dans un pays qui a commencé le Ramadan un jour plus tôt) le voyageur n’aura alors jeûné que vingt-huit jours tandis que les autres en ont jeûné vingt-neuf, et bien il lui incombe malgré tout de célébrer l’Aïd avec ces derniers tout en étant tenu de rattraper par la suite.
Cheikh Sulaymân Ibn Nâsir Al ‘Ulwân
Source : « Commentaires du chapitre du jeûne dans les Sunan d’At-Tirmidhî », p.109.
Traduction : Oum-Ishâq
Relecture et correction : Oum-Youssef
