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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 16:28

 Question :

 

Un frère égyptien dit qu’il effectue tout au long de l’année un voyage de quatre jours par semaine pour se rendre en Haute-Égypte (Sa‘îd Misr) [1] et précise que la distance qui sépare cet endroit de son lieu de résidence dépasse les 80 km. Cela lui donne-t-il le droit de rompre son jeûne ?


 

Réponse :

 

De l’avis le plus juste émis par les savants, la notion de voyage ne se définit pas sur base de la distance parcourue mais en fonction de ce qui est déterminé par l’usage (al ‘urf). Ainsi, tout déplacement que les gens considèrent coutumièrement comme étant un voyage est juridiquement qualifié comme tel, que la distance parcourue soit supérieure ou inférieure à 80 km. Tel est l’avis pour lequel a opté cheikh Al Islam Ibn Taymiyya.

 

Par conséquent, si l’intéressé estime que son déplacement est un voyage, il a la permission  de rompre son jeûne pendant cette période. S’il estime à contrario que ce n’est pas un voyage parce qu’il fait l’aller-retour dans la journée par exemple et qu’il considère cela comme un simple trajet effectué dans le but de régler ses affaires courantes, alors le plus juste dans son cas est de ne pas utiliser cette dispense spécifique aux voyageurs. Un groupe de savants a attesté qu’on parlait de voyage dès lors qu’une distance minimale de quatre « burud » était parcourue, ce qui équivaut à 80 km. C’est en effet la position de la majorité des savants. Si le frère fait partie des étudiants en sciences religieuses et des personnes habilitées à l’ijtihâd, ou s’il adhère sur cette question à la position d’un mujtahid parmi ceux qui fixent comme condition que la distance parcourue soit de quatre « burud », soit 80 km, alors nul reproche ne lui sera fait de se conformer à cet avis. Dans le cas où il n’a pas les compétences requises pour l’ijtihâd et qu’il souhaite se fixer sur une position, nous lui conseillons de suivre l’avis de ceux qui ne prennent pas en compte la distance mais qui laissent le soin à l’usage de définir ce qu’est un voyage. Eu égard à cet avis, si les gens à l’endroit où il vit ne considèrent pas son déplacement comme étant un voyage parce qu’il fait l’aller-retour dans la journée, et bien il ne lui sera pas permis de recourir aux dispenses accordées aux voyageurs.

 

 

Cheikh Sulaymân Ibn Nâsir Al ‘Ulwân

 

 

Source : « Commentaires du chapitre du jeûne dans les Sunan d’At-Tirmidhî », p.33.

 

 

 

Traduction : Oum-Ishâq

Relecture et correction : Oum Mou’âwiya

 

 


[1] NDT : Le Sa’îd (Haute-Égypte) désigne la région située au sud de l'actuelle Égypte. De tout temps, le Nil ayant été l'axe de préoccupation principal des Égyptiens, c'est donc à lui que fait référence le qualificatif haut. Le Nil prenant sa source en Afrique centrale, il est logique (selon la loi de l'écoulement des fleuves) que le sud du pays soit plus élevé que le nord. C'est pourquoi la Haute-Égypte correspond à la partie sud de l'Égypte, de la nécropole thébaine jusqu'au haut barrage d’Assouan et au début de la Nubie (Wikipédia).

 

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