Réciter ayât al kursiy après chaque prière obligatoire

Question :

Quelle est votre opinion concernant le hadith de Abû Umâma selon lequel le Prophète (salla Allahu ‘aleyhi wa sallam) a dit : « Celui qui lit ayât al kursiy au terme de chaque prière obligatoire, rien ne pourra l'empêcher d'entrer au Paradis si ce n’est le fait d’être encore en vie » ?

Réponse :

Louanges à Allah,

Ce hadith est relaté par An-Nasâ²î dans son livre « ‘Amal al yawm wa al layl », par Ibn Sunnî dans son ouvrage intitulé également « ‘Amal al yawm wa al layl », par At-Tabarânî dans Al Mu’jam Al Kabîr et d’autres, par l’intermédiaire de Muhammed Ibn Humayr selon Muhammed Ibn Ziyâd Al Alhânî qui le tient de Abû Umâma d’après le Prophète (salla Allahu ‘aleyhi wa sallam). Sa chaîne de transmission ne présente pas de problème ; en effet, Ibn Hibbân l’a authentifiée dans son recueil authentique au chapitre « la Prière », ainsi qu’Al Mundhirî et Ibn ‘Abd Al Hadî.

Quant à Ibn Jawzî, il a fait preuve d’exagération en incluant ce récit dans son ouvrage « Al Mawdû’ât » (les récits inventés) et cela n’est pas acceptable.

En outre, Muhammed Ibn Humayr est le seul à le rapporter d’Al Alhânî (tafarrud). Ce récit peut être classé parmi les récits ma’lûl (défectueux) sachant qu’Al Fasawî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Muhammed Ibn Humayr n’est pas fort en hadith ». A la différence d’Ibn Ma’în qui lui le considère digne de confiance. L’imam Ahmed a dit de lui : « Je ne sais que du bien de lui ». An-Nasâ²î quant à lui a dit ne rien savoir de répréhensible à son sujet.

En somme, ce hadith comporte une bonne chaîne de transmission (jayyid) mais n’entre pas dans la catégorie des récits authentiques (sahih). Cependant, les récits de ce type peuvent être acceptés pour plusieurs raisons :

- Premièrement : l’imam An-Nasâ²î (qu’Allah lui fasse miséricorde) l’a relaté sans évoquer de défectuosité. Il l’a mentionné dans Al Mukhtâra et l’a considéré authentique.

- Deuxièmement : le hadith ne traite pas des principes juridiques.

- Troisièmement : lorsque le hadith est rapporté par un seul narrateur véridique (sadûq), il est accepté si des éléments permettent de prouver son exactitude, et le tafarrud de Muhammed Ibn Humayr entre dans ce cadre. D’autres récits viennent appuyer ce hadith : notamment ceux d’al Mughîra ibn Chu’ba, d’Abû Mass’ûd et d’Ali Ibn Abi Tâlib. Néanmoins ils ne sont pas considérés comme authentiques.

Et Allah demeure le plus Savant.

Cheikh Sulaymân Ibn Nâsir Al ‘Ulwân

Source

Traduction : umhamza

Relecture et correction : Oum Mou’âwiya